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11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 09:03

 

 

 

A La UneEnvironnement

Publié le 21/06/2018 à 17h25 par SudOuest.fr avec AFP.

Des ONG militent pour la reconnaissance mondiale du vacarme sous-marin provoqué par l'homme.illustration Jean KENYON

Des ONG militent pour la reconnaissance mondiale du vacarme sous-marin provoqué par l'homme.illustration Jean KENYON

La pollution sonore créée par l’homme n’a pas d’effet seulement sur les dauphins et les baleines, mais sur toute la faune sous-marine, selon l’ONU.

Les nuisances acoustiques sous-marines créées par les activités humaines sont à l’ordre du jour d’une réunion internationale sous l’égide des Nations unies cette semaine à New York, une victoire pour les ONG qui militent pour la reconnaissance mondiale de ce problème encore mal quantifié.

 

Quelles sont les origines du bruit ?

Le bruit humain est principalement créé par les navires de transport maritime, les porte-conteneurs et les pétroliers, avec leurs moteurs et leurs hélices. Les explosions déclenchées pour démonter des plateformes pétrolières en mer produisent les sons les plus forts, mais sont plus rares.

Le bruit humain est principalement créé par les navires de transport maritime, les porte-conteneurs et les pétroliers. Crédit photo : illustration Leoty Xavier

Le bruit humain est principalement créé par les navires de transport maritime, les porte-conteneurs et les pétroliers. Crédit photo : illustration Leoty Xavier

Les ONG se concentrent sur les canons à air utilisés par les compagnies pétrolières pour détecter des réserves sous-marines. Ces canons envoient des ondes vers les fonds marins. En rebondissant plus ou moins profondément selon les sédiments et les roches, les ondes dessinent une carte en 3D d’éventuelles réserves pétrolières. Ces décharges de canons à air peuvent se succéder à quinze secondes d’intervalles, sur d’immenses zones, pendant des semaines, à un très fort volume.

 

Le zooplancton décimé

L’ONG OceanCare, basée à Bern en Suisse, a compilé en mai 115 études réalisées principalement depuis les années 1990 et 2000, montrant des effets plus ou moins graves sur 66 espèces de poissons et 36 espèces d’invertébrés. 

Le zooplancton apparaît comme très vulnérable aux canons à air. Une étude de 2007 a montré qu’une seule décharge de puissance inférieure aux canons habituellement utilisés par les bateaux de prospection pétrolière pouvait décimer la moitié du plancton dans la zone traversée. Certaines espèces de zooplancton ont été tuées à 95%. Or ces planctons sont à la base de la chaîne alimentaire, notamment pour les baleines et de nombreux invertébrés comme les huîtres et les crevettes.

zooplancton apparaît comme très vulnérable aux canons à air.  Crédit photo: CC-by Saperaud~commonswik

zooplancton apparaît comme très vulnérable aux canons à air. Crédit photo: CC-by Saperaud~commonswik

Les cabillauds déboussolés

Les poissons peuvent souffrir de lésions internes et changer de comportement, comme déboussolés par le bruit, conduisant certains à l’immobilisme, d’autres à fuir.

Dans des études de 1996 et 2012, les tirs de canons à air ont provoqué la fuite de bancs de haddocks (aiglefins) et de cabillauds, jusqu’à faire baisser le taux de prise de 20 à 70% selon les zones. Certains poissons sont descendus plus bas, où ils étaient plus vulnérables ; d’autres ont été pêchés le ventre vide, ayant apparemment cessé de s’alimenter.

Les cabillauds, ou morues de l’Atlantiques, sont déboussolés par le vacarme sous-marin provoqué par l’homme. Crédit photo: Wikimedia CC-by Hans-Petter Fjeld

Les cabillauds, ou morues de l’Atlantiques, sont déboussolés par le vacarme sous-marin provoqué par l’homme. Crédit photo: Wikimedia CC-by Hans-Petter Fjeld

Quelles solutions ?

La solution la plus directe consisterait à limiter le nombre et l’intensité des prospections acoustiques. Mais, du moins aux Etats-Unis, c’est la direction inverse qui est prise : l’administration de Donald Trump a annoncé l’ouverture prochaine du plateau continental de la côte atlantique à de telles "études sismiques" en vue, in fine, de forages. L’industrie pétrolière, elle, argue que les preuves scientifiques ne sont pas probantes et que les compagnies prennent des précautions.

Concernant les navires, un ralentissement de la vitesse réduirait le volume du bruit. Le port de Vancouver mène des expériences dans ce but depuis l’an dernier, dans le cadre d’un projet nommé "ECHO".

Les ONG militent de leur côté pour que la notion de pollution sonore créée par l’homme soit incluse dans une résolution de l’ONU sur les océans, plus tard cette année. Alors qu’initialement, c’était principalement l’effet sur les dauphins et les baleines qui était mis en avant, l’ONU agite le spectre d’une perturbation générale de la faune sous-marine, avec une réduction possible des stocks de poissons. "C’est vraiment un problème de chaîne alimentaire", estime Nicolas Entrup, de l’ONG OceanCare.

 

 

Source : https://www.sudouest.fr/2018/06/21/plancton-decime-poissons-sonnes-les-effets-du-vacarme-sous-marin-cree-par-l-homme-5166374-706.php

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