Mardi 19 juin 2018 à 18:46Par Damien Gozioso, France Bleu Gironde et France Bleu Occitanie
Le Tribunal administratif de Toulouse a rendu ce lundi une décision dans le sens des opposants à la Ligne à Grande Vitesse entre Toulouse et Bordeaux. En cause, un coût disproportionné pour un tronçon d'une vingtaine de kilomètres par rapport à son utilisation.
Après l'annulation de la Déclaration d'utilité publique autour de Bordeaux, c'est à la portion Toulouse/St-Jory de se voir retoquée. © Maxppp - Xavier de Fenoyl
Les opposants au projet de LGV entre Toulouse et Bordeaux bombent le torse. Le Tribunal administratif vient de donner raison à l'association Alternative LGV qui contestait la déclaration d'utilité publique (DUP) du tronçon Nord-Toulouse, entre la Ville rose et St-Jory. "C'est une très belle victoire, se félicite Raymond Girardi, son co-président. Déjà le Tribunal administratif de Bordeaux avait annulé une DUP au motif qu'elle ne comprenait pas de plan de financement. Là, le Tribunal administratif de Toulouse va encore plus loin, il considère qu'il n'y a pas de plan de financement, mais en plus il est précisé que l'investissement très important de ce tronçon est surdimensionné par rapport à l'utilité pour les citoyens. Donc une disproportion entre l'investissement et l'utilité publique".
Une décision "sur le fond" pour les opposants
Raymond Girardi défend, plutôt qu'une nouvelle ligne "estimée à 10 milliards par un cabinet d'études toulousain", une rénovation des voies actuelles "pour permettre aux TER de circuler, et aux TGV de rouler non pas à très grande vitesse, mais déjà à grande vitesse". Il chiffre cette alternative à 2 milliards, et salue une décision du tribunal toulousain qui selon lui renforce la position des opposants : "Le tribunal rejoint sur le fond notre position. C'est le choix qui doit être fait maintenant entre la folie d'une ligne nouvelle à un coût démesuré, et l'aménagement de l'existant. Il va falloir maintenant que le Gouvernement révise sa copie pour être un peu sérieux". Concernant la DUP de la portion bordelaise, Élisabeth Borne avait annoncé la décision de l'État de faire appel, reste à voir s'il en sera de même pour la portion Toulouse/St-Jory.
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