Quelle est donc la motivation de ces humains qui prennent la planète pour une poubelle ?
Qui détruisent juste pour le plaisir ?
Qui gagnent tant d’argent qu’ils ne savent plus comment le dépenser ? Ont-ils réalisé qu’ils sont en train, en condamnant la planète, de priver à terme toute chance de survie à leur descendance ?
Récemment, on a pu découvrir, à la veille des grandes vacances, la liste des plages les plus propres du pays, qui sont au nombre de 390, (lien) annonce on ne peut plus rassurante, sauf qu’il y a dans notre belle France près de 3000 plages…ce qui sous-entend que toutes les autres sont beaucoup moins propres, voire dangereuses.
S’il faut en croire l’association « Robin des Bois », Marseille, et sa belle bleue, semblent décrocher le pompon, le Vieux Port et les îles du Frioul sont reconnus comme de véritables pièges à déchets.
L’association a publié récemment l’Atlas de la France toxique, évoquant la pollution de l’air dans de nombreuses grandes villes, les sites contaminés, les eaux empoisonnées… lien
L’association a dénombré, du côté de Marseille, pas moins de 52 sites pollués, et rappelle que des usines d’acide sulfurique se sont installées sur le littoral dès le 19ème siècle, provoquant des seuils d’alerte dans les sols et les coquillages, avec comme conséquence, par exemple, des risques de saturnisme pour les enfants qui fréquenteraient la plage de Saména, car si la plage est interdite au public, la baignade ne l’est pas.
La situation n’est pas plus enviable pour le port de la Lave, ou l’anse de l’Estaque, polluée à l’arsenic et au mercure, faute à l’entreprise Metaleurop qui, jusqu’en 2001, produisait du trioxyde d’arsenic dans une usine juchée sur la falaise.
N’oublions pas, non loin de là, le site de Gardanne polluée par les boues toxiques de l’entreprise Altéo, puisque à ce jour, ce sont déjà 20 millions de tonnes de ces boues qui ont été déversées dans la mer…et que Valls, alors 1er ministre, contre l’avis de sa ministre de l’environnement, a autorisé l’entreprise à continuer sa funeste pollution. lien
On dénombre pas moins de 16 plages marseillaises envahies par les germes fécaux, car lorsque la pluie s’en vient, l’Huveaune déborde, et emporte la pollution sur une bonne partie du littoral. lien
Ajoutons pour la bonne bouche ces égouts qui se déversent directement dans la grande bleue, au large de Marseille.
C’est en effet à Cortiou, et sa belle calanque, que les excréments d’un million de marseillais se déversent directement dans la mer. lien
À Cap Martin, ou au Cap Ferrat, de discrètes bouches d’égout continuent de déverser directement dans la mer toutes nos déjections en parfaite impunité. lien
Au-delà de ces pollutions littorales, il faut prendre le large, découvrant de véritables iles flottantes faites des déchets de notre belle civilisation, et même aller au fond des choses, car les profondeurs marines sont tout aussi polluées : métaux lourds, vieux containers radioactifs rouillés et fissurés laissant fuir le poison nucléaire, mais aussi déchets de plastiques, réduits en micros déchets qui vont se retrouver dans les estomacs de toute la faune marine.
Il est globalement acquis par les administrations, que des milliards de becquerels reposent au fond des mers.
36 000 futs de déchets radioactifs ont été immergés à la fin des années 60 dont pas moins de 14 000 tonnes par la France.
Le Royaume uni, l’Allemagne, la Belgique, les Pays Bas, l’Italie, la Suède, la Suisse sont aussi impliqués. lien
Le Japon, après la catastrophe de Fukushima, a déjà relâché plusieurs dizaines de millions de milliards de becquerels dans l’air et dans l’Océan Pacifique, et les gestionnaires de Fukushima, débordés par la situation, sont sur le point de déverser dans l’océan de l’eau radioactive dont ils ne savent plus que faire.
Ce rejet dans l’océan consiste en 770 000 tonnes d’eau radioactive, qui s’ajouteront aux milliers de tonnes déjà déversées. lien
Ajoutons pour faire bon poids, les déchets nucléaires que la France à immergé par 2000 mètres de fond, au large de l’atoll de Mururoa, et ils y sont pour longtemps.
Quittons la Mer pour la Terre…
Les pesticides, largement utilisés depuis des dizaines d’années, ont imprégné le sol, et se retrouvent dans nos fruits, nos légumes, nos nappes souterraines, et ne sont pas prêts d’en être éliminés, d’autant que leur interdiction complète n’est toujours pas à l’ordre du jour, même si des avancées modestes sont faites, d’autant que la polémique entre les pro et les contre continue, les uns affirmant, preuves à l’appui, que ces produits sont cancérigènes, d’autre disant le contraire, soutenus par de puissants lobbys. lien
Ailleurs, pour produire l’huile de palme, et fabriquer entre autres, le Nutella, on déboise à tour de bras la forêt ancienne indonésienne, et pas seulement, provoquant la disparition des orangs outans. lien
Mais l’Indonésie n’est pas la seule concernée par le déboisement intensif : l’Amazonie, l’Afrique, et d’autres, font l’objet de cette pratique mortifère. pétition
Il y a moins de 4 siècles, les 2/3 des terres étaient recouvertes de forêts…aujourd’hui, ça ne représente plus qu’un seul petit tiers.
En 2014, le déboisement continuait à un rythme alarmant, puisque 13 millions d’hectaresde forêts sont détruits chaque année dans le monde, même si le rythme diminue légèrement ces derniers temps. lien
D’une façon générale, les terres agricoles des pays dits « développés » ont surexploité les sols, terres devenues si stériles qu’elles ne peuvent produire qu’à l’aide d’engrais, la plupart du temps chimiques et dangereux, que l’on retrouve dans nos assiettes. Comme l’écrit Batou, un bloggeur : « l’agriculture industrielle, à coup de dizaines de pesticides, consiste à faire pousser des végétaux malades sur un sol mort ». lien
Bien sûr, le bio, la permaculture, et l’agriculture dite « raisonnée », connaissent un essor louable, mais ce n’est encore que très marginal, même si la croissance annuelle est de 8,4%par an, et que 118 000 emplois ont été créés jusqu’en 2016. On compte aujourd’hui plus d’un million et demi d’hectares cultivés en bio en 2016 lien
C’est un progrès conséquent, bien sûr, mais il ne faut pas oublier qu’il reste 26,5 millions d’hectares encore cultivés dans notre pays de façon industrielle et donc dangereuse… lien
Alors faut-il jouer la carte de l’optimisme, en se disant que tout ça va dans le bon sens…ou se dire que c’est un peu trop tard, vu le chemin à parcourir pour retrouver un environnement propre ?
D’autant qu’au plus haut niveau, des dirigeants, et pas des moindres, aux USA et ailleurs, continuent de contester qu’il y aurait une crise environnementale mondiale et qu’ailleurs, en France par exemple, ne serait-ce que sur le sujet nucléaire, il semble bien difficile de tourner la page, et de choisir le chemin des énergies propres.
A part les propos lénifiants et les promesses de campagne, notre pays continue de perdre des milliards dans cette énergie mortifère, Areva et EDF, étant au bord de la faillite. lien
Ne serait-ce que pour l’EPR de Flamanville, le dépassement financier est déjà de 7 milliards d’euros.
Et quid de l’air ?
Ce sont les grandes villes et les pays dits développés qui sont aux premières loges…au Japon, en Chine, et ailleurs, c’est devenu une banalité de se promener avec un masque couvrant le nez et la bouche.
Alors que le seuil fixé par la norme est de 25 microgrammes, il n’est pas rare de dépasser les 600 microgrammes. lien
Mais la Chine n’est pas la seule dans ce cas, ce danger est réel un peu partout lorsqu’il y a concentration humaine…en France on en est réduit à limiter parfois la vitesse des véhicules ou à pratiquer l’alternance des numéros d’immatriculation. Pire, la plus dangereuse des pollutions est celle qui ne se voit pas, et qui n’a pas d’odeur, et elle incrimine l’activité nucléaire.
À Canjuers, près de la zone d’activité militaire, des seuils catastrophiques de radioactivité ont été mesurés. lien
Chacun connait aujourd’hui les dangers de l’amiante, mais peu savent que l’asphalte de nos belles routes, et autoroutes, en contiennent, et lorsque nous roulons, nous dispersons dans l’atmosphère d’importantes et dangereuses quantités de poussière d’amiante. lien
On le voit, le danger est partout, et la liste de ceux donnés dans cet article est largement incomplète. Bien sûr, certains continuent de clamer : « il faut sauver notre belle planète bleue », manifestant, pétitionnant à tour de bras, mais ce n’est pas la Terre qui est en danger, c’est nous qui sommes menacés.
Si un jour nous disparaissons de la surface de la planète, la Terre mettra beaucoup de temps à se débarrasser de toutes ces pollutions, mais elle y parviendra, sauf que nous ne serons plus là pour le constater.
Comme dit mon vieil ami africain : « C’est tant que le vieux seau est encore là qu’il faut en fabriquer un neuf ».
L’image illustrant l’article vient de http://dailygeekshow.com
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel