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17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 08:22

 

 

Publié le 17/03/2016. Mis à jour à 07h16 par pierre mailharin

Des résidus toxiques se greffent aux gravats sur les cinq sites exposés. © photo DR

Des résidus toxiques se greffent aux gravats sur les cinq sites exposés. © photo DR

Le Cade pointe du doigt cinq décharges sauvages accueillant les déchets de chantiers du BTP

 

Le Cade a trouvé son nouvel os à ronger. Il n'est pas très ragoûtant, mais le Collectif des associations de défense de l'environnement a toujours les crocs quand il s'agit de défendre l'écosystème. Voilà plus d'un an, il décrétait l'ouverture d'un « front contre les décharges non réglementaires qui polluent l'environnement ». À force de creuser, il a déterré cinq « décharges sauvages » à Saint-Pée-sur-Nivelle, passées sous les feux, mercredi, lors d'une conférence de presse (1).

 

D'une superficie comprise entre 1,6 et 18 hectares, situées sur ou à proximité de zones naturelles et de cours d'eau, ces parcelles font d'après eux l'objet « de déversement et d'enfouissement illégaux de déchets par des entreprises locales du bâtiment et des travaux publics (BTP) ».

 

Produits toxiques

Le mode opératoire serait similaire ou presque à chaque fois. Au bout initial de la chaîne, de vastes chantiers immobiliers déployés sur la côte, dont les résidus attendent de trouver destination et traitement. Des centres d'accueil existent, les Installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE, ex-ISDI). Pas pour quelques sociétés du BTP peu scrupuleuses, qui préfèrent décharger leurs gravats sur des terrains privés, leur appartenant ou non, après accord (financier ?) avec les propriétaires le cas échéant.

 

Problème : à ces déchets parfois inoffensifs s'en agglomèrent d'autres, potentiellement dangereux : « On a découvert des bidons de produits toxiques, des bouteilles de gaz, du plâtre, du goudron, des produits inflammables », égrène le porte-parole du Cade, Victor Pachon.

 

Ces « décharges sauvages » sont quasiment toujours installées en pente. Avec, en contrebas, des ruisseaux, inévitablement souillés d'après les militants environnementaux, la pluviométrie locale aidant. Pour l'un des terrains visés, le cours d'eau est un affluent du Grand Isaka, qui se jette à Erromardie.

 

En alertant ainsi l'opinion, le Cade veut faire preuve de « pédagogie ». Et pointer du doigt une manière de faire, davantage que des sociétés en particulier, même si « ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent ». « On ne fait pas ça pour le plaisir d'emmerder les transporteurs qui ont leurs petites habitudes, mais pour dénoncer un système qui se met en place, avant qu'il ne soit trop tard. »

 

élaborer une « charte »

« On a envoyé aux maires du Pays basque un dossier leur présentant leurs prérogatives sur toutes ces questions », poursuit le militant écologiste. Le collectif exhorte notamment les élus concernés, qu'ils aient ou non délivré des autorisations de travaux, à faire fermer ces « décharges sauvages » par la prise d'arrêtés municipaux.

 

Sollicité, le maire de Saint-Pée-sur-Nivelle, Pierre-Marie Nousbaum, valide le constat du Cade. Mais réfute tout immobilisme : « Je respecte le travail du Cade. Ils défendent l'environnement avec leurs moyens, nous, avec les nôtres. Ce problème n'est pas nouveau. Chaque fois que nous constatons une décharge de ce type, nous la dénonçons, et nous transmettons au procureur de la République et à la préfecture. » Et de brandir un courrier du représentant de l'état, daté du jour (mercredi, NDLR), ayant trait à l'un des cinq sites concernés.

 

L'édile senpertar annonce l'inscription dans le futur plan local d'urbanisme (PLU) de la commune de « l'interdiction de tout enfouissement sur le territoire communal de déchets du BTP ».

 

Il élargit par ailleurs la problématique : « J'appelle tous mes collègues maires à se réunir autour d'une table, avec leurs promoteurs, pour élaborer une charte des bonnes manières pour la gestion des terrassements et des enfouissements liés à l'immobilier. » De sorte que les communes de l'intérieur cessent de représenter le dépotoir de certaines sociétés du BTP de la côte.

 

(1) Le Cade tiendra une réunion publique au sujet de ces « décharges sauvages » à la Maison pour tous de Saint-Pée-sur-Nivelle à 20 h 30.

 

 

Source : http://www.sudouest.fr/2016/03/17/le-depotoir-de-la-cote-2303621-4018.php

 

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