AFP - Publié le 04/09/15 à 14h32
La justice espagnole a désigné un administrateur judiciaire pour la société TP Ferro, entreprise détenue à parts égales par les groupes de BTP espagnol ACS et français Eiffage, concessionnaire de la ligne à grande vitesse entre Perpignan en France et Figueras en Espagne, incapable de régler ses dettes.
En 2003, TP Ferro, entreprise détenue à parts égales par les groupes de BTP espagnol ACS et français Eiffage avait obtenu la concession pour la construction et l’exploitation de la ligne à grande vitesse entre Perpignan et Figueras. Elle avait souscrit un emprunt de 532 millions d’euros en 2005, pour construire un tronçon de 44,4 kilomètres dont 8,3 kilomètres de tunnel creusé à travers les Pyrénées. Le projet a coûté 1,1 milliard d’euros au final.
Le consortium s’était plaint en juillet du « décalage » entre la mise en service de la ligne, en janvier 2009, et son raccordement au réseau espagnol à grande vitesse, en décembre 2013. Les difficultés du concessionnaire s’expliquent aussi par la faiblesse du trafic et des recettes, couplée à la concurrence des liaisons aériennes low-costs entre l’Espagne et la France, trois fois plus rapides que le train, selon les experts.
Malgré un sursis de quatre mois que lui avait accordé le tribunal, le concessionnaire a du se déclarer en cessation de paiement en juillet, n’ayant pas réussi à trouver un accord avec ses créanciers pour renégocier sa dette, ni à obtenir une rallonge de 34 millions d’euros des gouvernements espagnol et français. La société a donc demandé la protection du tribunal de commerce de Gérone, qui a accepté la requête mardi 1er septembre.
Dans un communiqué, TP Ferro a souligné que cette décision ne signifiait pas nécessairement sa mise en liquidation. « L’objectif de TP Ferro et de ses actionnaires (…) reste de parvenir rapidement à un accord avec toutes les parties concernées », écrit la société.